Chapitre 3
Nul ne saurait vouloir rendre obligatoire l’usage du maquillage sur un film actuel. Pas même le maquilleur que je suis.
Pourtant, si la chose est envisageable sur un reportage d’actualité ou un documentaire, ce serait bien dommage de s’en moquer et s'en priver en fiction. Le film raconte une histoire avec des acteurs. Les acteurs d’aujourd’hui n’ont pas forcément la même allure que le personnage qu’ils sont chargés d’interpréter. Il peut s’agir de films d’époque – et là le recours au maquillage et postiches devient indispensable – ou de personnages plus âgés, plus jeunes, blessés ou d’extraterrestres – et là il est inévitable ; dans d’autres cas, il faudra rajeunir certains artistes, ou leur redonner une mine pimpante s’ils sont malades : on en conçoit bien la nécessité…
Pour autant, la plupart des personnages de fiction ne seront pas censés être maquillés. Le maquillage devra donc à la fois servir efficacement pour raconter l’histoire du personnage et ne pas se voir en tant que maquillage. Comment résoudre cette nouvelle quadrature du cercle ?
C’est le métier du maquilleur.
Alors, que lui demander ? De quoi doit-il être capable pour être un vrai maquilleur de cinéma apte à faire votre film ? C’est ce que nous allons aborder maintenant.
— Tout… On peut tout demander à un maquilleur de cinéma qualifié, et on ne s’en prive pas dans les grands films.
Alors qu’une esthéticienne doit rendre ses clientes belles pour elles-mêmes et le maquilleur de mode / photo sublimer son modèle, le maquilleur d’un (télé)film doit partir d’un acteur pour présenter un personnage parfois très proche, transformation alors minime, parfois très différent et l’ampleur de la transformation peut être très importante.
C’est lui qui créera l’aspect particulièrement marquant d’un personnage tel que, en le voyant, on se souviendra instantanément de l’acteur et du film, comme par exemple Johnny Depp dans Pirate des Caraïbes, Edouard aux Mains d’Argent, Lone Ranger ou Alice au Pays des Merveilles. Quelle formidable publicité pour un film !
Pour cela, le maquilleur doit en principe absolument savoir tout faire de ce qui est de son domaine. En fiction, avec des acteurs normaux, il faudra pouvoir représenter aussi bien un miséreux qu’un roi, un maigre ou un obèse, M. Toulemonde d’aujourd’hui ou un empereur romain, un maréchal d’empire ou même un animal ; une marquise bien en cour ou une misérable dans la tempête, une stripteaseuse ou une religieuse, etc, et parfois il faudra faire ces différents personnages sur la tête d’un même artiste. On voit déjà que cela implique à chaque fois une transformation si minime soit-elle de la morphologie de base, qui pourtant devra toujours avoir l’air naturelle, c’est-à-dire ne pas avoir l’air maquillée du tout la plupart du temps. Pour parvenir à ce résultat, le maquilleur devra maîtriser et être capable d’utiliser les techniques suivantes :
Que désignent ces termes ?
Ce sera bien évidemment le maquillage de toutes les femmes, de toutes les époques, qui pourront paraître maquillées, de Cléopâtre à la jeune fille flashy actuelle, du top-model à la star du muet ou à la jeune mariée, etc. Il se verra donc toujours comme un maquillage, mais, surtout avec un maquillage moderne, les traits marquants de la personnalité ont tendance à disparaitre, ce qui n'est pas forcément avantageux pour l'identification des personnages.
Mais ce pourra aussi être le cas de certains personnages masculins de fiction à mettre discrètement en valeur, ou d’hommes interviewés pour un documentaire ou un plateau TV si on a le temps de les préparer avec soin.
Le maquillage de beauté pour un film d'époque nécessitera un patient et précis travail de recherche sur les personnages réels et la mode de cette époque. Il faudra donc prévoir un temps de préparation pour trouver la documentation et réunir les fournitures appropriées, la justesse des teints et des rouges à joues. Il pourra aussi être nécessaire de commander des perruques, et un coiffeur sera toujours indispensable.
On appliquera le maquillage selon la nature du personnage – aristocrate soigné ou peuple plus naturel – on corrigera les défauts au maximum, le teint chaud et brillant sera soigné, les volumes discrètement modelés par ombres et lumières, les joues colorées de rouges appropriés, naturels ou artificiels, les yeux des femmes colorés (selon l’époque du personnage) et bien faits, ceux des hommes discrètement ombrés.
Pour un film moderne, on utilisera la même technique initiale mais les teintes mode modernes seront alors acceptables dans les limites du projet, et on pourra utiliser parfois (mais pas systématiquement) des poudres brillantes. Les faux cils seront souvent utilisés et les sourcils redessinés ou épilés.
Notons que le maquillage de beauté est associé à l’idée de jeunesse et de bonne santé heureuse, il sera donc volontairement chaud et lumineux dans toutes les teintes désirées, contrairement au vieillissement qui sera plus terne, grisé, ainsi que nous le verrons plus loin.
Notons encore qu’à certaines périodes historiques, l’usage du maquillage était répandu chez les nobles, presque plus que chez les femmes. Pour ce genre de films, le maquilleur doit donc connaître l’histoire des modes autant que l’Histoire.
Toutes les techniques et tous les produits permettront de faire ces maquillages, depuis le classique fond de teint crème gras, jusqu’au récent aérographe (sorte de pistolet à peinture de la taille d’un gros stylo). Cependant, il faudra veiller à utiliser des produits compatibles avec les scènes à tourner (pas de fluides à l’eau ou de maquillage à la poudre dans une scène de pluie violente, par exemple…).
Entre naturel et beauté, ce travail représentera au moins la moitié du travail d’un maquilleur de fiction et presque la totalité pour certains maquilleurs spécialisés dans la mode ou la beauté des stars féminines. C’est le travail de base de tout maquilleur de cinéma, mais ce n’est pas tout, ainsi que nous allons le voir.
Ce n'est pas, comme on le croit encore trop souvent, un simple maquillage d'esthétique ni un simple fond de teint tout seul pour unifier (encore moins un petit coup de poudre !…), mais c’est presque déjà un maquillage de composition. Ce maquillage devra donner l’apparence d’un visage sans maquillage, quelle que soit la couleur de la peau de l’artiste, homme ou femme. Ce sera le cas de presque tous les hommes, et des femmes du peuple de presque toutes les époques. Dans ce cas, on cachera les petites misères (boutons, cernes non nécessaires, coupures de rasoir, etc), on mettra un fond de teint naturel aussi près que possible de la carnation du personnage et non de l’artiste, et on recréera (de façon à pouvoir les contrôler rigoureusement) les petites rougeurs naturelles de la vie (donc pas des rouges mode…) sur les joues. Les volumes seront respectés ou mis en valeur discrètement, et les yeux à peine, mais judicieusement, travaillés. Les sourcils auront forme, couleur et volume naturels. Le maquillage ne devra pas être visible en tant que maquillage et l’usage de la poudre sera minimisé.
Partant d’une telle base, il sera possible de créer toutes sortes de personnages, en ajoutant les effets simples, ou les postiches, si nécessaire.
Au besoin, le maquilleur devra pouvoir refaire ce maquillage précisément plusieurs jours de suite pour raccorder avec la continuité de l’histoire et la durée du tournage.
En règle générale, on prendra soin de maquiller toute partie du corps visible à la caméra pour ne pas créer de décalage trop flagrant avec la couleur du visage. Surtout pour les mains qui doivent porter un téléphone ou un verre à côté d'un visage maquillé…
Ce sera tout le reste du travail des maquilleurs pour compléter, dans différents domaines que nous allons passer en revue, l’aspect d’un personnage :
Les effets simples les plus courants
Ces petits effets simples que tout maquilleur doit absolument savoir faire de façon crédible complèteront un maquillage naturel selon les besoins de l’histoire à raconter :
Quelques effets simples souvent réunis
Teint foncé, coups de soleil, sueur, cheveux gras, ombre de barbe mal rasée et moustache implantée.
De nombreux produits existent pour simuler ces choses, le maquilleur doit les connaître et décidera s’ils sont appropriés au film ou s’il faut des techniques plus élaborées selon que ce sera pour figuration, seconds plans ou premiers plans. Par exemple, des vernis colorés spéciaux serviront le plus souvent pour gâter des dents en figuration ou au théâtre, des fards à l’alcool en palettes pour des seconds plans, mais des prothèses dentaires seront indispensables pour des premiers plans professionnels.
Si une blessure, ou un bout de nez, ne doit servir que pour une seule séance, un travail économique à la pâte à modeler (cire spéciale ou silicone pour cet usage) peut suffire avec un maquillage approprié sur un film à petit budget. En revanche, ce travail minutieux prendra du temps sur place. S’il y a plusieurs jours de tournage, cet effet nécessitera d'être fait avec des prothèses afin de pouvoir raccorder précisément d’une fois sur l’autre.
En outre, un maquilleur fera souvent certains maquillages dits spéciaux tels que effets de fatigue ou maladie, cadavres, gothique, tatouages, devant paraître aussi naturels que possible, mais ce ne sont pas encore les fameux effets spéciaux (SFX) qui seront des effets de gonflement de la peau, du sang ou du pus sortant d'une tubulure, une tête qui explose, un bras arraché, etc.
L’animatronique fera intervenir des robots indépendants de l’acteur, et sera réalisée par des spécialistes.
Les postiches
Ne confondons pas : quand un coiffeur parle de postiches, il s'agira de tresses ou de rajouts pour la chevelure ou la perruque. Quand un maquilleur parle de postiche, il s'agira le plus souvent du postiche facial : barbes, moustaches, favoris, sourcils, etc…
Il y a principalement deux façons de présenter un postiche : coller un postiche implanté sur un tulle invisible acheté tout fait chez un perruquier professionnel – ou fabriqué par votre maquilleur s’il sait le faire – ou faire directement au poil à poil en collant des cheveux sur le visage de l’acteur avant le tournage.
Dans le monde du cinéma professionnel international, on n’est pas considéré comme un maquilleur de cinéma sérieux si on ne sait pas normalement s’occuper des postiches sur un acteur : un bon maquilleur doit donc être capable de faire sur place une barbe, une moustache, des sourcils ou des favoris au poil-à-poil s’il ne dispose pas de postiches tout prêts. Par ailleurs, savoir exécuter cette technique minutieuse permet de rendre moins visible, donc sensiblement plus crédible, un postiche abîmé ou défectueux.
Un maquilleur doit naturellement savoir poser et raccorder des postiches implantés, mais il doit aussi savoir les décoller, les nettoyer, les friser à nouveau pour le lendemain et les entretenir en état d’usage.
Il doit donc disposer des outils spécifiques : fers à friser et chauffe-fers, mentonnières, etc… S'il n'en possède pas (ou pas suffisamment pour toute son équipe), la production devra les fournir et les maquilleurs appelés en renforts pourront préparer correctement les favoris, barbes, boucs et moustaches le soir après le tournage pour le lendemain. Par la force des choses, logiquement, ce travail se fait quasi systématiquement en heures supplémentaires.
Malheureusement, beaucoup de jeunes maquilleurs ces dernières années sont sortis des écoles sans maîtriser toutes ces techniques indispensables du poil-à-poil et de l’entretien des postiches implantés : c’est dommage, autant pour eux — parce que ça ne fait évidemment pas l’affaire des collègues ni des productions qui les engagent — que pour l’ensemble du métier.
Moustache brute sur la mentonnière
On voit le chauffe-fers, et le reste du matériel nécessaire à friser les postiches.
De nombreux films doivent une part importante de leur succès à un travail de postiches bien fait. On pense aux films de cape et d’épée, mais aussi, de façon moins évidente, aux films d’époque XIXe s., ou d’heroic fantasy (Le Seigneur des Anneaux, Le Hobbit, par exemple) et à de nombreux westerns ; aussi je recommande vivement aux plus jeunes maquilleurs de se perfectionner dans ce domaine si indispensable à notre métier. Ce n’est pas si difficile que ça pour atteindre un niveau correct.
Le collé-décollé (= floated off, en anglais), est une autre technique plus rare mais pourtant bien utile, variante du poil à poil. Jadis très utilisée en Italie, aux USA, et un peu moins en France, cette technique permet de préparer des postiches à l’avance sur un bloc, de les décoller puis de les recoller sur l’acteur. Ces postiches peuvent servir plusieurs jours s’ils sont bien entretenus, mais ne tiendront pas plusieurs semaines comme des implantés. Ce procédé est très économique pour une production, surtout lorsqu’il y a des décors à nombreuse figuration.
Naturellement, le maquilleur connaît encore l’histoire des modes pour la forme et la coiffure des barbes, moustaches et favoris selon les époques, et pour savoir qui en porte ou n’en porte pas, etc…
Barbe "collée - décollée "
Cette barbe sera décollée de son bloc puis recollée sur un acteur ou entreposée jusqu'à prochaine utilisation.
Faire un vieillissement étant souvent demandé à tout maquilleur de fiction expérimenté, il est indispensable de connaître toutes les techniques pour y arriver de façon réellement crédible à l’écran : au fard, donc par ombres et lumières, technique de base découlant de la peinture et de la technique du théâtre et de Méliès, ou en volume, avec du latex ou des prothèses.
Il n’existe pas de fond de teint unique et universel pour tous les vieillissements.
Toutes les couleurs de peau existent : généralement chaudes et brillantes dans la jeunesse, ces mêmes couleurs ternissent naturellement avec l’âge. Pour créer un vieillissement crédible au cinéma, le maquilleur devra donc utiliser la teinte la plus appropriée au personnage et non à l’artiste, claire ou sombre, rosée ou jaunâtre, mais ternie.
Vieillissement au latex
et postiches faits directement sur l'acteur.
Le teint est sombre en harmonie avec le personnage censé être afghan.
Des essais sont indispensables pour doser correctement les effets : le fard a ses limites et se repère rapidement s’il est maladroitement appliqué ; le latex fripe la peau, mais ne modifie pas les volumes comme un nez ou des bajoues.
La pose de faux crânes, de perruques et de postiches est très souvent nécessaire. Dans ce cas, la préparation et l’exécution se font de concert avec le coiffeur. Pour les travaux très importants, des assistants sont souvent nécessaires.
Des prothèses sont souvent nécessaires dans le cas d'une ressemblance ou pour des vieillissements particuliers.
Il faut donc un certain temps de documentation, puis de préparation de ces effets avant le tournage.
Sous prétexte qu’on n’a pas assez de budget, il ne serait pas sain d’espérer que le maquilleur puisse miraculeusement réussir du premier coup un travail qui n’aurait pas été essayé, répété. Ce serait exposer le malheureux à un stress insupportable et injustifié, et le tournage à un arrêt intempestif en cas de pépin accidentel dû à cette précipitation. Ce travail de préparation (que j'expose plus en détail aux chapitres 6 et 8) est indispensable et doit être prévu par la production dans son plan de travail autant que dans son budget. C’est aussi indispensable à la production que d’apprendre son texte et répéter pour un acteur.
De plus, il faut aussi prévoir le temps que le perruquier puisse faire ces perruques éventuelles :
J’exposerai plus en détails au chapitre 6.3 la préparation chez le perruquier, et nous reparlerons des problèmes de délai et de budget dans les chapitres 6 et 7.
Lorsque les ombres et lumières ne suffisent plus et qu’un volume doit être ajouté à un visage, il faut recourir à une prothèse. Toutes les formes sont possibles tant qu’elles restent proportionnées à l’ensemble de la nouvelle tête ainsi créée. Les prothèses les plus fréquemment utilisées sont les nez, les blessures, les faux crânes entiers ou partiels, notamment sous une perruque dégarnie, les poches sous les yeux, etc.
Un vieillissement peut être réalisé avec un assortiment de prothèses qui se chevauchent et complété par des perruques et éventuellement des postiches faciaux pour les hommes. Cette technique très réaliste exige une préparation avant tournage précise et assez longue — là non plus, inutile de vouloir raccourcir les délais pour des raisons économiques ou autres… — et de une à plusieurs heures de maquillage pour chaque séance de tournage. Le démaquillage demandera souvent une petite heure aussi, voire plus. Il faut donc y penser quand on fait un plan de travail pour éviter les changements de maquillage à répétition dans la même journée, impossibles à réaliser dans un délai raisonnable. La concertation avec les maquilleurs est indispensable à ce sujet, car, là non plus, les miracles ne sont (généralement) pas possibles.
Les prothèses seront faites dans divers matériaux, selon les nécessités du projet et le budget : latex, plastique, gélatine, silicone, mousse de latex, etc, chaque matière ayant ses avantages et ses inconvénients.
Bref, là non plus, rien d’universel : chaque projet doit recevoir son traitement spécifique. Pour autant, c’est un travail professionnel normal qui ne doit pas être considéré comme une affaire d’état dissuasive, même quand il y a peu de budget : même si ces fournitures spécifiques coûtent cher, un maquilleur prothésiste expérimenté saura toujours vous proposer la meilleure solution au meilleur coût si vous lui exposez clairement les choses et lui laissez le temps de les résoudre.
Mais vous pouvez aussi, et c'est souhaitable pour votre film, lui laisser le temps et le budget nécessaire pour rechercher et innover afin de produire un effet original marquant pour votre film.
Le chef maquilleur doit savoir poser et maquiller correctement faux crânes et prothèses simples, blessures ou nez au minimum.
Il est également souhaitable qu’il sache sculpter et mouler quelques petites prothèses simples (nez, blessures, poches, petits vieillissements) et faire et poser des faux crânes, surtout en extérieurs.
Les grands vieillissements complexes pourront être confiés au prothésiste spécialisé qui pourra, seul ou avec un ou plusieurs assistants, ne s’occuper que de ces maquillages sur un tournage.
Rien n’empêche un maquilleur d’être prothésiste, au contraire, et plusieurs maquilleurs-posticheurs-prothésistes peuvent travailler sur un même film dès qu’il y a plusieurs maquillages à prothèses importants. C’est une pratique courante aux USA et au Royaume-Uni.
Un ou plusieurs assistants sont presque systématiquement à prévoir pour la fabrication, la pose et le maquillage de telles prothèses.
Naturellement, on l’aura compris, la production doit inévitablement prévoir d’investir un peu d’argent pour obtenir un résultat convenable, mais ce n’est pas plus cher que la location d’un décor ou des costumes, et ça peut rapporter beaucoup aussi. A elle donc d'intégrer la place budgétaire du maquillage dans l'élaboration de son financement.
Faire une ressemblance repose avant tout sur une bonne documentation concernant le personnage qui permettra de préciser le travail à faire. On en aura une bonne idée en lisant le chapitre 8 Comment concevoir un personnage juste.
Appelée aussi peinture sur corps (ou body-painting), cette technique n’est que très rarement utilisée en cinéma de long-métrage. Pourtant, elle sert parfois en publicité, en mode et souvent en animation. Même si ce n’est pas une chose courante au cinéma en France — loin, très loin de là — il faut pourtant connaître cette technique qui peut rendre de très grands services pour réaliser certains magnifiques maquillages hors du commun, notamment dans les films de super héros ou d’heroic fantasy produits à Hollywood.
J’espère que ce très rapide survol des différents types de maquillages permettra aux jeunes réalisateurs de savoir quoi demander et quoi attendre d’un professionnel compétent, et de choisir un maquilleur en toute connaissance de cause afin d’éviter les déconvenues et les gaspillages. Je préciserai certains délais au chapitre 6.
Les jeunes maquilleurs, eux, sauront ce qu’on peut leur demander et devront compléter leurs connaissances si besoin est, dans leur propre intérêt, avant de chercher à exercer seul. Ils sauront qu'il faut d'abord être assistant avant d'être chef, non pour les empêcher de travailler et de vivre, mais pour apprendre le métier dans de bonnes conditions utiles à tous, spécialement à eux-mêmes.
Et pour ceux qui voudraient apprendre comment devenir maquilleur de cinéma, j'indique dans le chapitre suivant (en deux parties distinctes, mais à lire également attentivement) une marche à suivre aussi sérieuse que possible.