Le cinéma est une merveilleuse machine à faire rêver. Mais pour cela, il faut le travail minutieux et surtout invisible de techniciens hautement qualifiés qui ne sont pas des magiciens, même si Arakélian, le maquilleur de La Belle et La Bête, l'original, avait été surnommé à l'époque le sorcier du maquillage.
Ayant acquis une certaine expérience au cours des années de pratique intensive tant sur les plateaux que dans mon laboratoire de recherches, je vous parlerai de la réalité du métier du maquilleur et vous exposerai ici certaines techniques mal connues du grand public, ce qui est normal, mais aussi de beaucoup de professionnels débutants, maquilleurs ou réalisateurs, et c’est bien dommage.
Je m’adresse donc à la fois aux cinéphiles et aux professionnels : collègues maquilleurs de tous niveaux, certes, mais aussi réalisateurs débutants et producteurs pour que leurs films utilisent l’art et les techniques de ce métier à bon escient pour un résultat qui fera rêver sans être trahi par un artifice maladroitement visible. N’hésitez donc pas à me poser des questions, j’y répondrai dès que possible. J'espère que nos échanges enrichiront nos expériences mutuelles.
J'ai toujours voulu répondre présent! et dans tous les domaines du maquillage, à l'instar des grands maquilleurs français et étrangers, et l'ai fait pour tous les types de personnages utiles: au théâtre, cinéma et TV, sans oublier mode, photo et événementiel.
A mes débuts, je fus très vite surnommé "L'usine à vieillards" tant j'aimais faire des vieillissements crédibles. Aujourd'hui, je m'efforce toujours d'être le plus réaliste possible.
A l'époque, en France, on en était encore à peindre les rides comme au théâtre, mais j'ai vu Le dernier de la liste de John Huston qui montrait d'autres techniques, les prothèses en mousse de latex, décidant de ma vocation. J'ai donc cherché comment faire des prothèses et passé des années en laboratoire à élaborer mes formules de mousse de latex, plastiques et autres.
J'aime aussi postiches et beauté, naturelle comme sophistiquée.
J'ai eu la chance de rencontrer de nombreux grands maquilleurs, spécialistes de tous ces domaines, d'apprendre énormément à leur contact et de devenir leur ami par la suite.
J'aime transmettre ce que j'ai appris aux jeunes maquilleurs, dans de bonnes conditions, et parler aux futurs réalisateurs, producteurs et scriptes des possibilités et limites du maquillage pour qu'ils sachent en profiter pleinement.
Bonne lecture dès le premier chapitre : Le Maquillage au Cinéma