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Chapitre 15

POURQUOI APPRENDRE LE POSTICHE

 

     Beaucoup de maquilleurs, aujourd’hui, se demandent pourquoi ils devraient apprendre le postiche puisque maintenant on peut les acheter tout faits ? De toute façon, ajoutent-ils, on n’en a pas besoin, les gens ne veulent plus qu’un petit maquillage de beauté léger, et les maquilleurs SFX sont là-pour ça en cas de besoin… 

 

     Oui, sans doute, ce raisonnement est très répandu. Mais c’est une grave erreur. Ces maquilleurs ne pensent pas en maquilleur mais en esthéticienne puisque seule la beauté semble les intéresser. Le raisonnement est peut être valable sur les plateaux de TV news ou en mode, mais en aucun cas en fiction, cinéma ou théâtre, où il s’agit de présenter des personnages aussi réalistes que possible. 

 

     Certes, tous n’ont pas besoin de postiches, et quand il faut une barbe aujourd’hui la production demande aux acteurs de laisser pousser la leur. Oui, c’est vrai. Mais ça ne marche pas dans tous les cas. 

 

     Un acteur laissera pousser sa barbe d’aujourd’hui si elle a le temps de pousser avant le tournage. Pour un personnage moderne, ça ira plus ou moins et personne n’y attachera d’importance. Mais supposons qu’il s’agisse d’un film ou d’une pièce classique se passant au 16e s. : la mode sera alors aux postiches soignés chez les personnages nobles ou bourgeois aisés de toute l’Europe. Ces barbes n’ont rien à voir avec une barbe moderne. Il faudra donc au moins les faire faire chez un perruquier, savoir les poser et les entretenir. Vous vous dites que c’est facile ? Oui, les premières fois. Mais quand le tulle est fatigué sur les bordures et commence à se voir, que ferez-vous pour le dissimuler ? Et comment ferez-vous pour recoiffer chaque soir pour le lendemain ? Vous donnerez au coiffeur le boulot qui vous incombe de plein droit sous prétexte que vous n’êtes pas là pour coiffer mais pour maquiller ? Et si, croyant son rôle terminé, la production permet à l’acteur de se raser et le rappelle peu après  pour un reshoot suite à un incident technique, saurez-vous lui refaire une barbe au poil à poil sur place ou ferez vous perdre quelques jours et 650 à 900 € HT à la prod parce que vous ne connaissez pas votre métier ? Ça serait mauvais pour votre réputation.

 

     Et vous auriez tout faux. Le maquillage de cinéma-spectacle ne se limite pas à mettre un fond de teint bien lisse et souvent trop poudré sur un visage. Il vous faudra aussi vous occuper de cette barbe qui ne vous intéresse pas encore parce que vous n’avez pas appris à vous en occuper et que cela vous fait peur de montrer que vous ne savez pas faire comme il faut. 

 

     Or le postiche fait partie intégrante du métier de maquilleur de spectacle, et c’est à vous, maquilleur, de faire tout le travail de poil facial nécessité par le personnage.

 

     Alors, laissez-moi vous présenter pourquoi, apprenti maquilleur ou déjà professionnel, vous devez apprendre ce qu’est le postiche et le minimum que vous devez en connaitre pour vous débrouiller utilement et professionellement en cette matière.

 

Origine du postiche

     

     Depuis la nuit des temps, le poil facial est un signe de masculinité, très peu de femmes ayant un système pileux aussi développé, quoique cela arrive parfois aussi. Ce signe de masculinité à toujours été représenté par les artistes de la Préhistoire. 

 

     Cela peut paraître étrange aujourd’hui, mais il y a du postiche dans le spectacle depuis la naissance de cet art. Au théâtre, en Grèce d’abord, on sculptait des barbes sur les masques en pierre qui servaient de porte-voix aux acteurs et indiquaient déjà le caractère du personnage. En Italie, on collait des tresses sur les masques en cuir de la Comedia dell’Arte, puis Shakespeare ayant remplacé les masques par le maquillage plus pratique et plus léger fit fabriquer des barbes et moustaches postiches par les artisans barbiers-chirurgiens-perruquiers qui fabriquaient à cette époque les perruques alors monnaie courante à la Cour. Depuis, l’usage s’en est rapidement généralisé dans tous les pays du monde. 

 

     Méliès a bien entendu toujours utilisé des perruques et des postiches, mais il se collait des touffes de poils à partir de tresses de crêpé de laine alors très en usage au théâtre pour cet usage à la fin de 19e siècle. L’usage général de ce procédé a duré jusqu’à la fin des années 1970-1980, mais on s’en sert encore souvent pour compléter des postiches tous faits, y-compris sur de grands films, car le résultat est souvent plus fin et plus naturel. 

 

     Pour ne pas être cantonné à un seul rôle dans le cinéma de fiction qui prenait rapidement de l’ampleur, beaucoup d’acteurs du début du 20e s. durent se faire des postiches au crêpé selon le personnage qu’on leur proposait d’interpréter. C’est pendant les années 1920 que sont apparus à Hollywood les premiers maquilleurs de studios, eux-mêmes anciens acteurs capables de se composer des têtes selon les demandes, notamment Jack Pierce, le célèbre créateur des monstres d’Universal Pictures (Frankenstein, La Momie, Le Loup-garou, etc) films dont la plupart des postiches étaient faits chaque jour à la main, par lui-même et tous les autres maquilleurs d’alors. 

 

On manque de posticheurs bien entrainés

     

     Oui, mais voilà : les maquilleurs-posticheurs (ce qui était la règle jadis) sont devenus de plus en plus rares, appelés au combat lors des deux guerres mondiales, de la guerre d’Indochine et de la Guerre d’Algérie pour la France. Comme ailleurs, les femmes ont donc remplacés les hommes mais elles n’en avaient que peu ou pas suivi la longue formation sur le tas et n’ont donc généralement pas pu la transmettre, à de très rares exceptions près. Aujourd’hui, les apprentis maquilleurs n’apprennent plus le postiche dans les écoles parce qu’il n’y a pas assez de vrais cours ni de vrais professeurs expérimentés pour cette discipline pourtant indispensable, enseignée très sérieusement aux USA, au R.U., et Allemagne et en Italie. Alors, une démonstration d’une journée parfois suivie d’un exercice pratique d’une demie journée suffit à beaucoup d’écoles, mais leurs lauréats ne savent pas faire les choses vraiment quand ils arrivent sur les plateaux, au grand désespoir de ceux qui les convoquent. Il y a une énorme marge entre voir poser un postiche fabriqué par un perruquier et être capable de faire soi-même un postiche crédible au crêpé. Et il y a beaucoup de formes différentes de postiches à fabriquer, tant au « poil à poil », collé directement sur l’artiste, qu’« implantés », c’est à dire noués, cheveu par cheveu dans les mailles d’un morceau de tulle transparent. Et il faut s'entrainer à faire beaucoup de ces formes de favoris, de barbes, de moustaches, pour devenir acceptable dans ce domaine.

 

     En France on disait autrefois « Chef Maquilleur-Posticheur », mais il n’y avait qu’en France qu’il fallait préciser la différence avec un maquilleur d’institut de beauté, les anglophones disant « Makeup artist », les germanophones « Maskenbilder » (celui qui fait le masque = maquillage, donc « maquilleur » et ça comprenait tout ce qui se faisait à l’époque). 

 

     A ce sujet, il faut signaler que les américains et anglais venaient souvent tourner en France jusque dans les années 80, et ils ne considéraient pas comme de vrais maquilleurs les français qui ne savaient pas faire des postiches comme eux qui devaient systématiquement savoir les faire couramment. C’est toujours le cas aujourd’hui, mais les films à postiches sont devenus plus rares. Y a t’il un rapport de cause à effet ou fait-on moins de films d’époque que dans ces années-là ? Un peu des deux, sans doute, et c’est bien dommage. Les postiches alors réalisés par des gens qualifiés avaient davantage de « gueule » que ce que l’on voit aujourd’hui. 

 

Mais, au fait, c’est quoi des « postiches » ?

     

     Pour les maquilleurs, c’est tout le poil facial de toutes les époques, toutes les formes et couleurs qu’un maquilleur peut être amené à faire sur un acteur (et parfois aussi, plus rarement, sur une actrice). Il lui faudra donc savoir tout faire de tout cela et le faire au poil à poil sur place, éventuellement à l’improviste, donc y être préparé par sa formation et disposer du matériel adéquat dans ses bagages professionnels. Or, très peu de maquilleurs d’aujourd’hui ont un peu de crêpé et les fers à friser adéquats dans leur matériel sur un tournage.

 

     Mais si la chose a été prévue en préparation avant tournage, il devra poser et compléter correctement les postiches achetés tout implantés sur tulle par le perruquier. 

 

     On voit que savoir faire et gérer cela est un important « plus » pour le maquilleur.

 

     C’est pourquoi une formation à cette discipline est indispensable aux jeunes maquilleurs de cinéma débutants ou encore à l’école. 

 

Quels postiches peut devoir faire un maquilleur ? 

 

     Voici le genre de postiches qu’il vous faudra faire un jour ou l’autre : 

  • favoris, 
  • moustaches, 
  • boucs, 
  • barbes, 
  • sourcils, 
  • de toutes formes, de toutes tailles, de toutes les époques, au poil à poil et/ou implantés.

     Vous devrez connaître pour éviter de vous tromper en utilisant un produit inadéquat :

  • les différentes colles et leurs divers usages spécifiques ; eh non, on ne colle pas un postiche implanté avec du latex !…)
  • les différents « poils », vrais ou faux : comment les préparer, les trier, les friser, les personnaliser, etc…

     Il faudra en faire plusieurs de chaque modèle pour que les élèves soient à même de faire face à toute demande de ce type sur n’importe quel tournage. La pratique intensive est la clé de l’acquisition d’une bonne maîtrise de cet art. Faire un postiche approximativement une seule fois dans une classe ne suffit pas pour savoir vraiment le faire pour qu’il paraisse crédible sur un écran ou un plateau.

 

     Non seulement, vous devrez apprendre à faire ces postiches sur place au poil à poil, la manière de faire la plus courante jusqu’à la fin des années 60-70, mais également, dans un second temps, apprendre à les implanter sur tulle. A ce sujet, il faut bien comprendre qu’il y a une grosse différence entre faire une perruque et une moustache. Le poil facial peut s’implanter n’importe où, la perruque seulement dans un atelier bien équipé. En principe, le maquilleur n’aura jamais à fabriquer ses perruques sur un film, il les louera ou fera faire par un perruquier en ville, mais savoir comment implanter lui permettra au besoin une réparation urgente en cas d’accident en extérieur. 

 

Que doit comprendre une formation minimum au postiche ? 

 

     Pour être de vrais bons maquilleurs admis comme tels parmi leurs collègues de niveau standard international, les élèves devront apprendre et pouvoir pratiquer correctement : 

  • La fabrication des postiches au poil à poil sur l’artiste,
  • La fabrication des postiches implantés sur tulle, 
  • La pose, les raccords nécessaires, l’entretien des postiches implantés,
  • Les différentes façons de simuler du « mal-rasé » ou une barbe très courte inculte.

     En outre, ils devront apprendre à connaitre les différentes qualités de poils (naturels ou non), les différentes colles, le maniement délicat des fers à friser. 

 

     Ils devront aussi apprendre, pour compléter la théorie, les différents styles de barbes dans l’Histoire du Monde et les différents pays pour pouvoir coiffer les postiches qu’ils feront en conséquence, car tout le monde n’a pas le même modèle unique de postiche. 

 

     Tout cela est indispensable et prend du temps. Il ne suffit pas de comprendre avec les yeux et le cerveau, il faut aussi que cela passe dans les mains. Une journée ne suffira pas, loin de là, alors voyons ce qu’il faudrait y consacrer au minimum pour être sérieux et sortir avec un niveau professionnel minimum au standard international, comme nos collègues étrangers évoqués précédemment. 

 

A. Idéalement : dans une formation initiale, donc longue 

     

     Pour ne pas perdre un temps précieux à travailler en alternance (il faudrait alors multiplier la durée de la formation par 2 à 3 fois pour permettre à tous de travailler à son tour), les élèves devront travailler la plupart du temps matin et après-midi sur des modèles. 

Une formation au postiche, sinon complète du moins suffisante, pour bien seconder un chef en entrant dans le métier comprendrait :

  1. Initiation au poil à poil au crêpé de laine (35h = 5 j)

     Les bases théoriques et pratiques du travail avec un matériau peu onéreux.

     On y apprend les gestes précis du métier.

     Voyez ici quelques exemples faits par mes élèves)

     2. Perfectionnement au cheveux naturel (35h = 5 j)

 

     La réalisation avec du vrai cheveu (cher) des techniques apprises précédemment et telles que cela se pratique sur les bons films à budget normaux et la coiffure des postiches au fer à friser chaud.

 

     3. Les différentes techniques de « mal rasé » (21 h = 3 j)

 

     De l’ombre de la barbe qui se révèle en fin d’après midi (le fameux « Five o’clock shadow » de nos amis anglophones) à la barbe courte d’un centimètre, en passant par la barbe à la « Gainsbarre ». Les différentes techniques et les différents matériels. 
     Voyez ici quelques exemples réalisés par mes élèves  

     4. La technique du "collé-décollé" 21 h = 3 j)

 

     Permet de préparer à l’avance des postiches poil à poil sans tulle, réutilisables plusieurs fois. Très pratique et économique pour la figuration et les seconds rôles, le théâtre amateur et l’événementiel.

 

     Si tous les élèves d’une classe font de tels postiches, cela constituera rapidement un important stock de postiches disponibles où l'on pourra venir sans gros frais trouver des postiches de toutes sortes (ou en faire faire) pour des tournages de toute époque. Voyez ici quelques exemples.

     5. La pose et l’entretien des postiches "implantés"  fabriqués par un perruquier (35 h = 5 j)

 

     Pour ne pas voir sur l’écran simplement un postiche collé sur un visage, comme on voit trop souvent et qui fait invariablement faux, mais une « vraie » barbe (ou tout autre postiche) crédible, les jeunes doivent apprendre à poser chaque type de postiche séparément, à le dissimuler pour éventuellement cacher un tulle trop visible et donner l’allure du réaliste, du vivant. C’est ce qui fera la différence avec d’autres maquilleurs.

 

     Puis ils apprendront à récupérer ces postiches, à les nettoyer et recoiffer pour la fois suivante et finalement à les ranger et abriter convenablement pour les retrouver en bon état prêts à servir. 

 

     De plus, ils doivent aussi apprendre à colorer convenablement quelques mèches pour raccorder avec la chevelure ou donner du caractère à leur personnage tout en personnalisant leur postiche.  

6. L’implantation du poil facial (entre 5 et 10 jours)

 

     Les élèves apprendront d’abord à implanter les postiches plats (favoris, moustaches et sourcils), puis les postiches pincés (boucs et barbes complètes). 

     Ils étudieront les différents patrons, les différents tulles, comment préparer les différents cheveux, les différentes façons de faire les nœuds… 

     Puis, ils apprendront à tailler puis coiffer un postiche brut pour le préparer au premier usage. Il faudra aussi, naturellement, préparer ces postiches selon divers styles d’époques différentes pour être prêt sinon à tout du moins à un maximum de choses qui peuvent être demandées.

     Un tel module devrait permettre à chaque élève de fabriquer au moins un modèle de chaque type de postiche. Cependant, chacun ira à son rythme et cela pourra être plus lent pour certains que pour d’autres. Le travail pourra alors ne pas être terminé par tous dans le même strict nombre d’heures d’une semaine de 35h, et dans ce cas, il devra être poursuivi au delà pour être contrôlé par l’instructeur une fois terminé. C’est pourquoi il est impossible de donner une durée précise pour la durée de ce module, pourtant très utile. Sa place est donc naturellement dans une formation longue pour un module complet. Mais un module raccourci peut tenir en 5 jours pleins.

     7. Les calottes pour crânes chauves 

      Tout élève maquilleur doit apprendre à simuler une calvitie car c’est souvent utile en fiction, du moins quand on sait le faire. 

     Il est donc souhaitable d’ajouter un module de fabrication et pose de calottes standard en latex et en plastique (selon qu’on sera au cinéma à budget normal ou sans budget ou au théâtre). Heureusement, cela fait déjà souvent partie des programmes courants. 

     Naturellement, une fausse calvitie est rarement posée sur une tête jeune (comme sur la photo ci-contre. Maquillage par May-Ya lors d'une miniformation), mais est souvent complémentaire d’un maquillage de vieillissement : il est donc souhaitable de faire en plus un cours comprenant une fabrication – éventuellement sur mesures – de calotte et de postiches au poil à poil avec une perruque clairsemée ou une couronne afin d’habituer les élèves à ce genre de travail délicat et pour qu’ils ne paniquent pas en arrivant sur le terrain ce qui ferait perdre un temps précieux à tout le monde sans compter le stress et le risque d’erreurs. 

     De plus, les calottes serviront aussi pour le moulage des empreintes pour faire les prothèses. Pour cet usage, il sera plus économique, et souvent plus rapide, de les fabriquer que les acheter toutes faites. 

 En résumé

 

Avec un tel programme, les élèves lauréats seront à l’aise sur n’importe quel tournage d’époque ou moderne. 

 

De plus, ils seront vite appréciés pour leur débrouillardise sans vain snobisme et leur réputation grandira rapidement. 

 

B. Pratiquement : dans une formation continue, donc courte

     Le temps disponible étant plus court, il faudrait envisager de travailler sur une tête spéciale, en plastique souple, pour fabriquer les postiches au poil à poil avec de la colle et de l’alcool (ou de l’acétone) pour les nettoyer. Cela entraine un gain de temps considérable en supprimant la gestion des modèles. Il faudrait naturellement une tête par élève, mais cette tête lui durera toute sa carrière pour un investissement somme toute modeste. 

 

     De telles têtes sont disponibles sur commande spéciale entre 50 et 90€ pièce mais on doit pouvoir obtenir un prix pour une commande groupée. Le délai d'attente est variable, aussi prenez-vous y le plus tôt possible.

 

     Un tel programme accéléré, forcément moins complet que le programme précédent — mais on peut espérer que l’expérience préalable des maquilleurs ayant déjà un peu d’expérience du métier et désireux de se perfectionner leur permettra de suivre et de comprendre plus vite que des élèves qui voient cela pour la première fois — comprendrait les bases indispensables en 3 semaines : 

     1ère et 2e semaines (70h)

  • L’initiation au crêpé de laine pour tous les modèles de postiches sur le bloc à barbes ; 
  • Un peu de perfectionnement au cheveu et de coiffure au fer à friser toujours sur le bloc ;
  • Le « collé-décollé » qui serait alors intégré aux deux modules précédents.

     Voyez un exemple de ce qu'on peut apprendre lors d'une telle classe ici

 

     3e semaine (35h)

  • Les « mal-rasés » et la pose et l’entretien des postiches implantés. 

 

     Les 3 premiers modules pourraient se voir de façon très intensive en 2 semaines solidaires, mais un peu d’air ne serait pas superflu, car il faut prévoir au moins une journée avec modèle pour la pose, les raccords, la récupération et l’entretien des postiches fabriqués au collé-décollé, journée impossible à caser dans un horaire aussi court avec un programme aussi dense. Cette journée pourra cependant être intégrée dans le troisième module sur la pose et l’entretien des postiches implantés, surtout s’il est possible de faire les 3 modules d’affilée..

 

     Pour ce dernier module, il faudra disposer de quelques postiches implantés (et pourquoi pas de collés-décollés ?…) ou acheter à petit prix quelques modèles standard. Ce module de 5 jours (35h) comprendrait naturellement, le travail de personnalisation des postiches. 

 

     La partie sur les « mal-rasés », un peu raccourcie, complètera la pose des postiches implantés, notamment pour créer des vilains personnages. Précisons qu’il faudra obligatoirement savoir tirer du crêpé pour participer à ce module : tirer du crêpé est la base du module d’initiation et du module de perfectionnement. 

     

     Les autres modules, implantation et faux crânes, seraient inchangés mais vus séparément. 

     Rangement des postiches

     Naturellement, un maquilleur-posticheur devrait immanquablement considérer les questions du rangement et du transport des postiches pour un tournage afin de leur éviter toute déformation.

   

     Au delà de la classique boite à chaussures pour une seule barbe, il existe des mallettes du genre de celle de cette photo de différents formats prévues à cet effet à partir d’environ 150 € pièce. Comme pour les blocs à barbes, une école pourrait en commander quelques-unes (des petites et des moyennes) qui resteront à l’école à moins que certains élèves veuillent en acheter, mais il faudrait les remplacer pour l’année suivante. 

 

     Très pratiques pour les tournages, elles permettraient aux différents maquilleurs d’emporter séparément plusieurs postiches pour les acteurs principaux et pour la figuration quand les acteurs sont d’un côté, la figuration d’un autre. 

     Quels investissements prévoir ?

 

     Ils sont modestes mais indispensables et les outils les plus chers sont réutilisables. Le crêpé de laine est bon marché et parfaitement adapté à l’apprentissage de base et a d’ailleurs été utilisé pendant très longtemps. Il est généralement à usage unique, sauf au collé-décollé, mais les postiches récupérés économiseront l’achat ou la location des mêmes postiches chez un perruquier, donc c’est en quelque sorte parfois récupérable et disponible pour toute occasion. 

 

     Le crêpé de cheveu, vu son prix beaucoup plus élevé sera réservé aux gens plus expérimentés.



 

     Pour commencer

 

  • Du crêpé de laine dans toutes les couleurs naturelles utiles, une douzaine, voire un quinzaine ; 70 cm de chaque suffiront pour débuter, mais si possible 1 m. pour avoir de la réserve.) 
  • Du crêpé de cheveu dans les 6 à 8 teintes les plus courantes (au moins au début, pour minimiser les frais). Là aussi, 70 cm suffiront pour débuter) 
  • Des fers à friser petits, moyens et gros (± 50 € pièce) (2 de chaque si possible, mais ils vous dureront toute votre carrière ; c’est un investissement indispensable)
  • 1 chauffe-fers avec thermostat (environ 125 € pièce) (autre investissement indispensable mais durable) 
  • Du vernis à postiches, genre Mastix ou Spirit Gum, en petit flacon de 2 oz (± 60 ml), et en litre pour vous ravitailler économiquement 
  • Des colles complémentaires types Pros Aide, colle silicone, (Telesis ou Medical Adhesive),…
  • Des démaquillants à colles spécifiques aux qualités utilisées, ou équivalents
  • Diverses laques en quantité suffisante, des précisions seront données selon les types de postiches 
  • Alcool à 90°, Acétone, Alcool Isopropylique (Il est hautement souhaitable d'en avoir une réserve suffisante de chaque.)
  • Matériel de maquillage et de coiffure, dont peignes en métal, etc… 
  • Panneau de polystyrène (ou de liège) seront utiles pour y épingler les postiches prêts à l’emploi. Prévoir des épingles de couturière de 48 mm (à commander en mercerie)
  • Eventuellement, une mallette pour ranger et transporter les postiches, petite ou moyenne selon l’usage qu’on prévoit d’en faire

 

     Par la suite

     

     Suivant les modules complémentaires abordés : 

 

  • 1 bloc à barbes 
  • 1 mentonnière en tissu pour implanter et recoiffer les postiches (± 60 € pièce) (peuvent être achetées par les élèves, ça leur sera utile de toute façon)
  • Des têtes-moules pour la fabrication des calottes pour crânes chauves, en porcelaine et en plastique (environ 110 € et 30 € pièce) (au moins la tête rouge, mais la tête noire en porcelaine sera un investissement à envisager par la suite.)
  • Du latex en bidon de 1 l. (C’est plus économique)
  • Des plastiques liquides à faux crânes, à l’alcool et à l’acétone, en bidon de 1 l. 
  • Quelques calottes toutes faites en vinyle en réserve pour les urgences. 

 

     En conclusion

 

     On voit et comprend bien que le postiche est un vaste domaine très riche et intéressant, un complément indispensable de l’apprentissage du travail des maquilleurs de cinéma. 

 

     Toute école aura intérêt à développer l'apprentissage du postiche pour le plus grand bien de ses élèves et le développement de son renom, et toute personne désireuse de devenir maquilleur de cinéma-spectacle-fiction aura le plus grand intérêt à s'instruire au maximum dans cette discipline, pas si compliquée que ça en a l'air. Il suffit de s'y mettre et de s'entrainer sérieusement et ça devient vite agréable, sans compter le plaisir qu'on a à faire de jolies choses parfois sérieuses, parfois drôles.

  Sans le postiche vous ne verriez aucun de ces monstres qui vous font si délicieusement frissonner,  Le Loup Garou (créé entièrement à la main en 1940 par Jack Pierce), pas de Trois Mousquetaires, de Sissi, ni de Robinson Crusoe, de Star Treck ou de Hobbit. Les jeunes maquilleurs privés de cet enseignement seraient empêchés de faire de tels films puisqu’ils ne sauraient pas répondre à cette demande indispensable. Ce ne serait pas une bonne publicité pour eux. 

 

     Mais, a contrario, s’ils peuvent suivre ces formations et acquérir ainsi un bon niveau standard international en postiche, quitte à se perfectionner encore dans l’équipe du tournage, alors, leur réputation se propagera vite et on les appellera souvent car leur aide sera non seulement appréciée mais d'autant plus recherchée que rare. 

 

     Et si votre école ne vous a pas proposé un enseignement aussi riche, je serais heureux de vous accueillir dans les miniformations que je propose sur ces thèmes lorsqu’il y a assez d’élèves intéressés.

     

     Vous verrez sur la page Postiches de ce site quelques travaux de mes précédents élèves.

 

     Vous pouvez me contacter ici pour vous renseigner et/ou vous inscrire à mes miniformations aux postiches. 

 

     A bientôt, j'epère 

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